Témoignage : le PLU et les forêts communales

Témoignage de Louis Constantin, technicien forestier à l’ONF (Office National des Forêts) à Val d’Isère.

“433 hectares de forêt communal sont soumis à gestion par l’ONF. Cet espace est important car il abrite une riche diversité d’espèces animales et végétales. La politique de protection mise en place actuellement est très adaptée aux enjeux qui découlent des fonctions des forêts : il est essentiel que le PLU, malgré les enjeux fonciers considérables, continue à les préserver.

A Val d’Isère tout particulièrement, territoire enclavé entre les montagnes, elles remplissent des rôles fondamentaux :

  • Elles protègent les activités humaines contre les risques naturels, en fixant le sol et le manteau neigeux, et en ralentissant les chutes de pierres et les avalanches.
  • Elles permettent l’accueil du public dans le milieu naturel, un atout majeur du territoire
  • Elles maintiennent la biodiversité, en permettant à de nombreux écosystèmes de prospérer
  • Elles participent à la filtration et la purification de l’eau
  • Elles possèdent un rôle patrimonial, en tant que témoin de l’histoire du territoire, car elles conservent les traces des aléas climatiques (sécheresse…) et de la gestion humaine (culture de certaines essences, présence de pâturages…)

Le technicien forestier est garant de la conservation de la forêt et est vigilant aux abus qui peuvent se produire. Il est notamment nécessaire de veiller à la frontière entre la périphérie du village et la limite de la forêt. En plus des constructions illicites qui peuvent empiéter sur le terrain communal, les travaux peuvent abîmer les sols, provoquer du terrassement ; présence de déchets… Le PLU, avec d’autres textes de protection de l’environnement, permet de donner une base juridique pour protéger le territoire et agir en cas de dépassement. Dans l’autre sens, les habitants risquent également d’être dérangés par la forêt si les constructions sont trop proches, en recevant peu de lumière par exemple.

 

Au sein du village, limiter la bétonisation et préserver les espaces naturels représentent un enjeu important. Ces environnements riches en biodiversité offrent un refuge où s’abriter pour la faune qui traverse le village, tout en étant bénéfiques pour le bien-être des êtres humains : c’est donc gagnant-gagnant.

L’économie avaline dépend du milieu naturel et de l’accès privilégié à la nature : la gestion de ces espaces doit s’adapter en conséquence. Le déboisement peut parfois être nécessaire pour maintenir le développement économique du village. Il faut permettre au grand public de s’approprier les espaces forestiers tout en canalisant les zones de passage pour ne pas déranger les espèces animales locales. Le PLU a un rôle à jouer dans cet équilibre et dans les choix d’aménagement des zones naturelles.”

 

Propos recueillis en janvier 2024.